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PARIS
admirable et superbe, couronnement prodigieux d'un monument de la plus rare beauté.
La façade du Panthéon présente un porche en péristyle, imité du Panthéon d'Agrippa
à Rome, long de 42 mètres et profond de 13m,50, formé, au-dessus d'un escalier de onze
marches, par vingt-deux colonnes corinthiennes, ayant chacune 2 mètres de diamètre et
20 mètres de hauteur; ces colonnes, pittoresquement groupées derrière les six qui ferment le
péristyle du côté de la place, soutiennent un fronton triangulaire sculpté par David d'Angers,
représentant la Patrie, accompagnée de la Liberté et de l'Histoire, commentaire de l'inscrip-
tion en lettres d'or fixée sur sa frise inférieure : Aux grands hommes la Patrie reconnaissante.
Au-dessus du fronton, et au centre de la masse, 57 mètres du pavé, commencent les
assises du dôme, composé d'une galerie circulaire, accompagnée extérieurement de trente-
deux colonnes corinthiennes, au-dessus desquelles se dresse la coupole du dôme, mesurant
28 mètres de diamètre, terminée par une lanterne, à 82 mètres du sol.. Enfin, au-dessus de
la lanterne s'élève, reposant sur un socle et une boule dorée, une croix de 4 mètres de haut,
dont le bras horizontal mesure 2 mètres de longueur. La croix, le socle et la boule dorée
pèsent ensemble 1,500 kilogrammes.
Si l'on fait extérieurement le tour de l'édifice, on reconnait qu'il a la forme d'une masse
presque carrée, 100 mètres de longueur, péristyle non compris, sur une largeur de
84m,50; ses murailles ne sont percées d'aucune ouverture et ne supportent aucun autre orne-
ment que l'appareil régulier des pierres qui le composent, et une frise ornée de guirlandes.
Cette nudité lui donne plutôt l'aspect d'un sépulcre que d'un temple, et l'on dirait que l'ar-
chitecte Soufflot, chargé de construire un temple chrétien, avait pressenti qu'on y installerait
une nécropole. Car, il est temps d'en avertir le lecteur avant de pénétrer avec lui dans
l'intérieur de l'édifice, le Panthéon actuel n'est qu'une transformation de l'église Sainte-
Geneviève, dont voici l'histoire succincte.
Clovis, victorieux de l'armée des Visigoths, avait fondé, au sommet du mont Leucoti-
tius, une basilique dédiée aux apôtres saint Pierre et saint Paul; après sa mort, ce fut la reine
Clotilde qui termina l'édifice ; elle y fit inhumer son époux et aussi Geneviève, la patronne
de Paris, morte à une année de distance l'un de l'autre. Cet édifice occupait le terrain sur
lequel a été ouverte la rue Clovis et édifiée la façade du collège Henri IV. En 1757, là vieille
église menaçait ruine, et les chanoines de Sainte-Geneviève n'étaient pas assez riches pour la
reconstruire à leurs frais. Heureusement pour eux, le roi Louis XV, ayant été atteint à Metz
d'une fièvre violente qui mit ses jours en danger, la douleur du peuple fut si expansive et si
sincère qu'elle valut au monarque le surnom de Louis le Bien-Aimé; cependant il guérit, et
il attribua sa guérison à l'intercession de sainte Geneviève. En témoignage de sa reconnais-
sance, il décida la construction d'une nouvelle église qui fût digne de Paris et de sa patronne,
et dont sa cassette particulière supporterait tous les frais. Le terrain déterminé pour ce grand
œuvre par les lettres patentes du mois de mars 1757, et sur lequel on a tracé la place entière
du Panthéon, entre l'abbaye de Sainte-Geneviève et la rue Saint-Jacques, fut prélevé sur les
jardins et dépendances de l'abbaye. Le centre de la place fut réservé pour la nouvelle église,
confiée aux talents de Jean-Germain Soufflot, que la construction de l'Hôtel-Dieu et du grand
théâtre de Lyon avaient mis au premier rang des architectes de ce temps-là. Ces explications
étaient nécessaires pour faire comprendre que l'édifice où nous allons pénétrer fut d'origine
une église, et que son caractère primitif subsiste, malgré les révolutions qui, en France,
n'atteignent pas moins les pierres que les personnes et les institutions. Ajoutons que la